Jour de deuil (2/2)
Mardi 16 février 2016. Le premier africain à accéder à la tête des Nations Unies, Boutros Boutros – Ghali est décédé. En cette matinée d’été austral, le territoire international où nous nous trouvons est en deuil.
Depuis Bangkok jusqu’à Genève, en passant par Santiago et Nairobi, les drapeaux de l’ONU sont en berne. Ce morceau de territoire international prend donc tout son sens sous le soleil implacable de Santiago et le sévère regard de sa cordillère. Nous ne sommes plus latinos, européens ou africains, mais internationaux que nous soyons consultants, stagiaires ou fonctionnaires.
Ce caractère international est, certes, réanimé par intermittence, comme lorsque certaines personnalités politiques indésirables ne sont pas reçues au Chili, mais nuance, sur un territoire international se trouvant au Chili. C’est également le cas lors d’épisodiques occupations illégales qui transforment cet espace en un lieu de revendications politiques.
Mais, aujourd’hui est une journée particulière car ce n’est pas une présence physique mais une foule sentimentale qui occupe nos esprits. Je repense, pour ma part, à tout ce que pouvait signifier l’invocation du nom de ce diplomate égyptien lors d’exposés à Sciences – Po Lille. Promoteur de la paix ayant fait face à l’ex-Yougoslavie, la Somalie, le Moyen-Orient ou encore au Rwanda, que penserait, aujourd’hui, cet homme, de la nature mutante des conflits auxquels le monde est confronté ?
Mais aujourd’hui, au-delà de tout ce que cet homme a apporté dans la conception d’un monde meilleur, je ne peux m’empêcher de penser, à tous les autres hommes qui l’ont suivi par leur engagement sous la bannière bleu ciel de l’ONU se transformant, à leur tour, en des architectes de la paix dans le monde tout comme Clément Gorissen en était un artisan.
Cyrille Montécot